APRES LA CURE | REPRENDRE SES MAUVAISES HABITUDES |
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Cet article est destiné à ceux ou à celles qui sortent de cure (soins en alcoologie) | De nombreuses sorties sont émaillées de reprise de consommation | C'est un fait que nous pouvons que constater dans de nombreux cas. | Y-a-t-il des raisons ? |
Sûrement |
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Notre association a vu des échecs et pour certains, nous avons fort bien compris le pourquoi. | Parlons d'échec, lorsque l'abstinence ne tient pas dans la durée et ceci moins de 2 mois. | Un échec n'est pas la petite erreur qui peut arriver lorsque l'on essaie de trouver un autre style de vie mais une reprise complète de la consommation. | |||
La cure se compose de trois phases principales : Le sevrage, faire le point et la préparation au retour à la vie courante. |
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Beaucoup négligent la troisième phase
puisque le sevrage est réalisé, la confiance est revenue (ou le bien
être dans un milieu dit protégé) et un nouveau style de vie est vécu
entre les séances de psychothérapie, les activités, les temps libres,
etc. Cette vie est différemment appréciée. Trop bien par certains et l'inverse pour d'autres. Ces derniers ne pensent qu'à repartir, négligeant la réflexion indispensable à la réussite de la thérapie. D'autres restent dans un déni qu'ils n'ont d'ailleurs jamais quitté. Ces derniers arguments seront les amorces principales de l'échec. Jky, personnage charismatique et fort sympathique m'avait avoué ensuite que la décision de reboire était déjà prise avant l'entrée. Lorsque l'on parle de motivation, ce n'est pas un conseil parmi d'autres mais une nécessité. |
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Un ancien directeur de centre Croix Bleue (Au Phare à LORIENT) François COUSIN, expliquait très clairement le mécanisme de la reconsommation qui suivait une cure ou une postcure. | |||||
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Rechuter n'est pas dramatique mais cela le deviendra au fur et à mesure des échecs successifs. Certains témoignages parlent d'un nombre de cure impressionnant. (19 à la TV dernièrement). Il en ressort un travail incomplet. Faire une cure sans réfléchir, sans faire des efforts, sans se remettre en question ou pour passer le temps ne sert à rien. | ||||
LE SEVRAGE | FAIRE LE POINT | PREPARER LE RETOUR | |||
Quels que soient les taux d'alcoolémie, cette période
est bien connue et bien traitée dans les centres de soins. Il faut du
temps et cela se passe généralement bien. C'est la coupure totale avec l'alcool. Cela peut être long mais il faut vraiment faire la coupure et se préparer à la suite du traitement. |
Il y a les aspects physiques, psychiques et sociaux. Au niveau physique, ce sera peut être la découverte de dégâts inconnus jusqu'alors et qu'il faudra accepter et soigner. Faire le point socialement est important. La personne sort d'une période difficile et essayer de s'en sortir est une piste à suivre, piste prévue dans le traitement. |
C'est le moment aussi de constater la casse faite par la période addictive. Il y a toujours moyen de rattraper ou du moins d'atténuer ces ennuis. |
Une cure dure généralement 4-5 semaines. Certains
l'écourtent. (A Caen, dernièrement, deux curistes ont abandonné en cours de traitement et le résultat a été le même pour les deux : abstinence de moins d'une journée au retour pour les deux. |
Comment allons nous appréhender la vie sans alcool ?
Ne parlons pas de l'utopie de la modération. Si tous les traitements,
cures, psychothérapies n'ont jusque là pas fonctionné, il faut se rendre
à l'évidence, la modération n'est pas possible. |
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Psychologiquement, les spécialistes savent faire et des séances collectives et individuelles sont aux programmes (au pluriel car chacun aura un traitement adapté). |
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LES DIFFICULTES DU RETOUR | Ne pas se préparer aux ennuis laissés quatre semaines auparavant et qui sont toujours là, penser que l'on va retrouver son logis dans un état de délabrement impensable, etc. |
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Croire que tout est neuf, redevenu normal et ce sera la déception. | ||
Oubliés les conseils reçus durant la cure, oubliées les résolutions, on recommence et on reprend le même chemin. | |||||
Nous avons essayé en groupe le 6 février 2018 de lister les mauvaises habitudes qui reviennent : |
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Suivis de moins en moins présents Absences au groupe de parole Reprise des relations "avec ses anciens amis de boisson" Ne plus écouter, avoir la tête ailleurs Se croire plus fort que tout y compris sur le côté addictif Croire que tout va aller parfaitement. Oublier les traitements donnés par le centre de soins. Se dire "Je ne bois plus, je vais trouver du travail immédiatement" Oublier pourquoi on a rechuté, surtout si la rechute est la énième en quelques mois. Reprendre les mensonges et les non-dits surtout sur le mal-être ou les envies. Oublier que tout l'entourage a oublié les périodes de soutien : ils sont peut être fatigués de toujours aller rechercher la personne dans des états impossibles à imaginer. Supporter les conséquences qui sont forcément là : le permis que l'on arrive pas à récupérer, les pertes neurologiques, les maladies apparues, etc. |
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En voici quelques unes données par les participants. | |||||
Nous ne pouvons que donner des conseils qui ont fonctionné. | Avoir un suivi médical régulier et parler de ses ressentis. | Suivre une association d'anciens buveurs. | Reprendre si besoin contact avec le centre de soins. | ||
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Médecin spécialiste, psychologue | La Croix Bleue Alcool assistance Vie Libre |
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Les CSAPA sont là pour vous aider |
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Pour finir cette page, ne croyez pas aux produits miraculeux (Baclofène, Selincro) qui ne vous apporterons que des déboires. Ces traitements faciles, de nos observations, n'ont rien apporté de positif dans les semaines qui ont suivi. (Uniquement des désillusions) |